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Le destin tragique de deux sœurs

La généalogie familiale vous fait faire parfois de bien tristes découvertes. En travaillant sur l’arbre d’une famille charentaise, je découvre le décès d’un jeune fille prénommée Clémence dont l’acte précise qu’il est survenu le 1er juin 1889 au village du Petit-Frouin tout prêt de Cognac et que ladite Clémence était âgée de 18 ans. Pas d’autres détails notables. Les actes d’état-civil ne décrivant pas les causes de décès et l’âge de la défunte n’ayant rien d’exceptionnel au XIXe siècle, je poursuis mes recherches. Quelle n’est pas ma surprise lorsque je constate que sa sœur cadette, Octavie, décède à son tour, un an plus tard, à l’âge de 16 ans. Très précisément le 29 décembre 1890 et toujours à Cognac. Les coïncidences de l’âge des décès et de la proximité temporelle des événements me pousse à de nouvelles investigations. D’autant plus qu’un détail de l’acte de 1890 me met la puce à l’oreille : les deux témoins cités dans l’acte de décès d’Octavie sont des « praticiens », ni parents, ni amis de la victime… Il a dû se passer quelque chose de particulier pour que les deux témoins soient des médecins.

La presse au secours du généalogiste

C’est en cherchant dans les archives de la presse de l’époque que je découvre le pot aux roses. Les deux sœurs se sont suicidées au même endroit, à un peu plus d’un an d’intervalle et pour la même raison : un chagrin d’amour. Les témoignages sont poignants, les journalistes de fait divers aimant forcer le trait. Voici un extrait de l’article paru dans Le Progrès de la Côte-d’Or du 1er janvier 1891 : « Une jeune fille de dix-sept ans, nommée Octavie (…), du village de Chez-Frouin, qui venait de se placer domestique, traversait avec sa mère le pont de Chatenay, lorsque tout à coup elle enjamba le parapet en s’écriant : « Adieu, maman ! » et se précipita dans la Charente. (…) On attribue ce suicide à des chagrins d’amour. Il y a dix-huit mois, la sœur d’Octavie (…) s’était noyée au même endroit et pour le même motif ».

Extrait du Progrès de la Côte-d’Or du 1er janvier 1891


Il ne s’agissait donc pas d’une coïncidence mais bien d’une tragédie familiale dont la simple lecture des actes de décès aurait pu faire passer inaperçue. La généalogie familiale permet parfois de découvrir des faits dont la mémoire n’a plus trace mais que les multiples sources à la disposition du professionnel permettent de faire remonter à la surface.

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